Bientôt 2,4 millions de voitures en plus sur nos routes ?

Si les dés ne sont toujours pas jetés, il semble envisageable que, dans quelques mois, les routes de l’Hexagone puissent de nouveau autoriser (presque) partout les voitures de toutes catégories à circuler librement, y compris les plus polluantes aujourd’hui interdites dans le périmètre des zones à faibles émissions. Les députés, qui décideront bientôt à l'Assemblée nationale du maintien ou du retrait de ces ZFE, ont ainsi entre leur vote la destinée de plusieurs millions de véhicules.
Stop ou encore pour les ZFE ? Telle est en somme la question à laquelle les députés vont devoir répondre incessamment. Ils auraient d’ailleurs déjà dû se prononcer sur le sujet mais il semble que le sujet est à ce point brûlant qu’ils ont décidé de "laisser du temps au temps". A ce jour, la mesure la plus probable qui sera ainsi prise par les députés à l’Assemblée nationale, serait celle de ZFE a minima dans la plupart des villes françaises aujourd'hui concernées, sauf pour Paris et Lyon qui conserveraient quant à elles sans modification leurs ZFE actuelles.
Fin des ZFE : des millions de véhicules concernés
Cependant, si d’aventure les ZFE étaient toutes rayées de la carte des routes françaises des 25 périmètres à ce jour concernés dans l’Hexagone (et, par exemple, 77 communes impactées rien qu’en Ile-de-France), cela changerait assurément la donne. Certes, il s’agit là d’un scénario peu probable puisque l’exécutif mettra tout son poids dans la balance pour ne pas perdre la face, sachant de surcroît que mettre un terme aux ZFE aurait un coût loin d’être négligeable pour la France. Quoi qu’l en soit, en pareil cas ce serait alors pas moins de 2,2 millions de véhicules au moins, aujourd’hui interdits de rouler dans le périmètre des différentes ZFE à cause de leur niveau de pollution, qui seraient de nouveau autorisés à circuler.

Les Crit’Air 3 les plus touchés
Les chiffres publiés par Roole, le premier club automobile en France et fournisseur de données automobiles, font même état de 2,4 millions de véhicules qui retrouveraient ce droit de cité en l’absence de ZFE-m. L’analyse de Roole indique ainsi que ce sont les automobilistes circulant dans les villes ZFE-m où le Crit’Air 3 est interdit qui sont les plus touchés, comme en attestent les chiffres ci-dessous :
- Paris : 1 466 000 véhicules concernés (24,8 % du parc)
- Lyon : 303 000 véhicules (24,3 %)
- Montpellier : 125 000 véhicules (26,7 %)
- Grenoble : 105 000 véhicules (25,7 %)
Dans les autres villes de l’Hexagone et leurs périphéries dans lesquelles le Crit'Air 3 est encore autorisé (et dont l'interdiction de circuler en ZFE touche donc les véhicules à partir de la vignette Crit’Air 4), les chiffres sont moins élevés, mais restent significatifs :
- Marseille – Aix-en-Provence : 79 000 véhicules (7,5 % du parc)
- Toulouse : 72 000 véhicules (8,3 %)
- Strasbourg : 33 000 véhicules (6,8 %)
- Rouen : 29 000 véhicules (6,6 %)
Journaliste automobile digital depuis de nombreuses années, j’ai aussi un goût prononcé pour les sports mécaniques.