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La quatrième économie mondiale revient sur l'interdiction du thermique en 2035

Donald Trump continue sa croisade contre l'électrique, et le Sénat américain a voté pour empêcher la Californie d'interdire la vente de voitures thermiques. N'hésitant pas à revenir sur le fait que l'État est autorisé, depuis 1967, à adopter ses propres mesures concernant les émissions polluantes des véhicules.

 

C’est un coup d’arrêt brutal à la politique “zéro émission” de la Californie. Et surtout un nouveau coup porté par l'administration Trump dans sa chasse aux voitures électriques, n'en déplaise à son acolyte des débuts et patron de Tesla, Elon Musk. Le Sénat américain vient de voter ce 22 mai 2025, à 51 voix contre 44, la suppression de la dérogation fédérale qui permettait à l’État de l’Ouest d’imposer ses propres normes antipollution. Une décision qui annule de facto l’interdiction prévue des voitures thermiques neuves dès 2035. Cette mesure n’est pas simplement symbolique : la Californie est la quatrième économie mondiale, et un État pionnier en matière de réglementation environnementale. Sa stratégie influençait déjà plus d’une dizaine d’autres États et, par ricochet, l’ensemble de l’industrie automobile américaine. Un revirement qui remet donc en cause l’un des principaux moteurs politiques de la transition vers l’électrique aux États-Unis.

Une dérogation historique balayée par un vote politique

Depuis plus de 50 ans, la Californie bénéficiait d’un “waiver” l’autorisant à fixer des normes plus strictes que celles imposées par l’agence fédérale de protection de l’environnement (EPA). Ce droit spécial était lié à ses problèmes récurrents de pollution atmosphérique, comme le fameux “smog” de Los Angeles, ce brouillard qui s'abat sur la ville, dû aux émissions polluantes. Mais les républicains ont utilisé le Congressional Review Act pour faire sauter ce cadre juridique, malgré les avertissements du Sénat parlementaire et de la Cour des comptes américaine, qui jugent cette initiative probablement illégale. Pour les sénateurs conservateurs, l’influence de la Californie allait trop loin, au point de dicter la politique fédérale à elle seule.

Une ambition trop déconnectée du marché ?

La fin de l'interdiction des véhicules thermiques en 2035 va faire du mal à la voiture électrique. Et à Tesla. À moins que le constructeur ne profite du fait d'être l'un des derniers à en proposer et de l'absence de concurrence chinoise.
La fin de l'interdiction des véhicules thermiques en 2035 va faire du mal à la voiture électrique. Et à Tesla. À moins que le constructeur ne profite du fait d'être l'un des derniers à en proposer et de l'absence de concurrence chinoise.© Tesla

Ce recul intervient alors que l’électrification du marché américain reste poussive. Moins de 8% des voitures vendues aux États-Unis sont des électriques, loin derrière l’Europe ou la Chine. Le maillage de bornes reste insuffisant, les distances à parcourir importantes et les prix encore trop élevés pour beaucoup d’Américains. Selon John Bozzella, président de l’Alliance for Automotive Innovation, “les objectifs californiens n’étaient pas atteignables”. Dans ce contexte, l’interdiction du thermique en 2035 semblait déjà fragilisée, et le vote du Sénat l’enterre sans ambiguïté. Même des constructeurs engagés dans l’électrique comme Tesla font face à un ralentissement de la demande.

Une bataille politique, environnementale… et industrielle

Pour les défenseurs de l’environnement, ce vote est un pas en arrière majeur. Gavin Newsom, gouverneur de Californie, a accusé le Sénat de “faire le jeu de la Chine”, en affaiblissant l’industrie américaine face à la montée en puissance des constructeurs asiatiques dans l’électrique. Il rappelle que même les anciens précisent républicains Ronald Reagan et Richard Nixon soutenaient les politiques de “clean air”. Mais pour Donald Trump, les normes californiennes sont “ridicules” et doivent être abolies. Il a d’ores et déjà promis de tuer définitivement l’interdiction de vente de véhicules thermiques de 2035 s’il revient à la Maison-Blanche après son mandat actuel. Derrière cette décision, c’est la place des États dans la transition écologique, mais aussi la compétitivité industrielle des États-Unis face à l’Asie, qui se jouent. Et cette bataille ne fait que commencer.

Nouvelle ou ancienne, thermique ou électrique, l’automobile me fait vibrer depuis toujours. Au volant comme derrière mon écran, j’en parle avec autant de passion que possible !

Publié le 23/05/2025 à 20:00
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