Hyundai lance la construction d’une nouvelle usine dans un pays inattendu

Jusqu'à ce jour, seuls W-motors et Lucid l’avaient fait, lancer une usine automobile en Arabie Saoudite. Dès la fin 2026, le géant coréen Hyundai devrait à son tour y produire sur place des voitures électriques et thermiques.
Historiquement, l’Arabie Saoudite n’a jamais été le terrain de jeux des constructeurs automobiles. Ces dernières années, deux constructeurs automobiles ont ouvert des usines dans le pays : le fabricant d’hypercar W Motors et le spécialiste de l'électrique Lucid. Des productions sommes toutes confidentielles. Mais d'ici un an et demi, un constructeur d’une autre envergure devrait rejoindre ce cercle restreint avec un nouveau site de production dans la Cité économique du Roi Abdallah, une ville sortie de terre en 2005 pour le commerce et l’industrie. Le 15 mai dernier, la première pierre de cette future usine Hyundai a été posée, inaugurant dans la foulée le nouveau complexe de la cité : le pôle automobile King Salman. Ce projet est le fruit de la collaboration entre le PIF (fond public d’investissement d’Arabie Saoudite) et Hyundai, qui ont donné naissance à une coentreprise : Hyundai Motor Manufacturing Middle East (HMMME). Cette nouvelle entité est détenue à 70 % par le PIF (Public Investment Fund) et à 30 % par Hyundai Motors. Le constructeur coréen annonce une capacité de production de 50 000 véhicules par an, aussi bien thermiques qu'électriques.

La première étape d’un plus grand projet
Les enjeux derrière cette future usine sont doubles. Au premier trimestre 2025, Hyundai est le second constructeur qui vend le plus en Arabie Saoudite derrière Toyota. Sur ce marché, les berlines tricorps ont encore le droit de cité avec des modèles comme l'Elantra, bien que les SUV tels que le Tucson et l’Alcazar règnent en maître. Au cours de cette période, la marque a enregistré une forte progression : +18.9 % par rapport à la même époque l’année dernière. Avec 10 % de ses ventes réalisées au Moyen-Orient, Hyundai a tout intérêt à produire sur place. Pour le PIF, et par extension le pays, soutenir un tel projet permet de dynamiser l’économie d’une région, comme le souligne Yazeed A.Alhumied, Vice-gouverneur et responsable des investissements MENA (MENA est un fond d’investissement privé international ndlr) au PIF : “Cette coentreprise souligne l'engagement du PIF à développer les capacités locales, à attirer les technologies de pointe et à créer des emplois hautement qualifiés dans le secteur de l'automobile et de la mobilité en Arabie Saoudite.”
Ce projet à majorité étatique fait partie intégrante du plan de développement Vision 2030. L’Arabie Saoudite a notamment pour ambition de réduire sa dépendance liée aux revenus du secteur pétrolier en diversifiant ses activités économiques. C’est pourquoi elle investit massivement dans des secteurs comme l'industrie ou le tourisme. Un objectif salué par la direction de Hyundai Motor et son vice-président Jaehoon Chang : “ Grâce à notre coentreprise, nous espérons contribuer au développement de talents dans la région grâce à des compétences et des capacités de pointe, conformément à la Vision 2030 de l'Arabie Saoudite.”