Citroën change de patron, Stellantis continue de rebattre les cartes

Alors que Xavier Chardon est nommé nouveau directeur général de Citroën, Stellantis poursuit sa profonde réorganisation interne. Depuis le départ de Carlos Tavares fin 2024, les mouvements se multiplient au sommet du groupe. Réaffectations régionales, nouvelles têtes aux commandes des marques, organigramme simplifié : Stellantis entre dans une nouvelle phase stratégique.
C’est officiel : Citroën a un nouveau patron : il s'agit de Xavier Chardon. Il a été nommé ce lundi 19 mai à la tête de la marque aux chevrons, succédant à Thierry Koskas. Un retour aux sources pour ce fin connaisseur de la marque, où il a commencé sa carrière il y a plus de 30 ans, en 1994 : marketing, ventes, relations presse et marketing, dès 2001 il est devenu directeur général de la marque au Danemark, en Allemagne en 2004, et en France entre 2009 et 2011. Après un passage remarqué à la tête de Volkswagen Group France, Chardon revient avec l’ambition de redonner un cap à Citroën, aujourd’hui à la recherche d’un positionnement clair au sein du groupe Stellantis. Un challenge pour Citroën, récemment repositionné face à un Dacia monté en gamme, et qui a renouvelé une grande partie de ses modèles – nouvelle C3, C3 Aircross, C5 Aircross restylé… “Xavier Chardon aura pour mission de capitaliser sur les succès récents de Citroën et d'accélérer la transformation de la marque”, précise le communiqué de presse accompagnant sa nomination.
Le départ de Tavares, déclencheur d’un remaniement en chaîne
Comme on a pu le voir depuis plusieurs mois, ce changement à la tête de Citroën s’inscrit dans un mouvement plus large, amorcé après le départ de Carlos Tavares fin 2024. Le 1er décembre 2024, on apprenait de manière brutale sa démission de son poste de PDG de Stellantis en raison de divergences stratégiques avec le conseil d'administration. Cette décision a été qualifiée “d’amiable” par les deux parties. À la suite de son départ, un comité exécutif intérimaire, présidé par John Elkann, a été mis en place pour diriger le groupe jusqu'à la nomination d'un nouveau PDG. Si de nombreuses rumeurs courent déjà, on devrait avoir un nom d'ici à cet été.
Une nouvelle répartition des pouvoirs chez Stellantis
En attendant, ce comité resserré a lancé une grande réorganisation, une simplification et un recentrage des rôles. Ainsi, Stellantis a aussi procédé à une recomposition des directions de marque. C'est début février que plusieurs changements ont eu lieu simultanément. À l'image de Peugeot, qui choisissait un nouveau directeur en la personne d'Alain Favey. Ce dernier, après être passé par la direction de Citroën dans plusieurs pays européens, avait aussi exercé au sein du groupe Volkswagen, avant de prendre la place de Linda Jackson, partie à la retraite. C'est aussi début février que Xavier Peugeot a succédé à Olivier François en tant que directeur général de DS Automobiles. Dans le même round de changements de dirigeants, Stellantis a aussi nommé Bob Broderdorf comme directeur général de Jeep. N'oublions pas non plus qu'un peu plus loin de nous, outre-Atlantique, à peine Carlos Tavares parti, RAM faisait revenir son PDG emblématique Tim Kuniskis pour le sauver.
La réorganisation avait débuté encore plus tôt
En réalité, cette valse des dirigeants avait déjà débuté sous l'ère Tavares. Dès fin octobre 2024, par exemple, Jean-Philippe Imparato, que l'on avait notamment vu à la tête d'Alfa Romeo ces dernières années, prenait la supervision de toute la région Europe et plusieurs marques, dont Citroën. Autre poste clé, celui d'Antonio Filosa, précédent directeur de Jeep, qui prend la tête des Amériques. On a d'ailleurs entendu dire qu'il ferait partie des favoris à la tête de Stellantis. De son côté, Maxime Picat étend son champ à l’Afrique, l’Asie, la Chine et Leapmotor International. Certaines fonctions centrales ont aussi été redéployées. Doug Ostermann devient directeur financier, Ned Curic prend en charge le produit et la tech, et Clara Ingen-Housz pilote désormais la communication du groupe. Autant d'ajustements qui doivent simplifier l’organigramme, renforcer l’agilité locale et préparer l’avenir sans attendre le prochain PDG.
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