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Nouvelles énergies MGS5 EV 64 kWh 231 ch Luxury (2025)

Essai MGS5 (2025) : pourquoi le nouveau SUV électrique est une des meilleures voitures électriques chinoises du moment ?

Constructeur désormais établi en Europe et en France où il a déjà conquis près de 100 000 clients en cinq ans, MG ne compte pas s’arrêter là. Preuve en est avec son SUV électrique S5 qui a bien plus que des tarifs ou offres de location à prix canons à mettre en avant. Bien construit et équipé, particulièrement plaisant à conduire, ce grand frère de la MG4 ne manque pas d’atouts. Essai complet.

Les plus
  • Prix très compétitif/loyer attractif
  • Conduite plaisante/confort d'un bon niveau
  • Equipement complet/présentation assez soignée
  • Habitacle accueillant
Les moins
  • Autonomies annoncées pas extraordinaires
  • Coffre sans plus compte tenu du gabarit
  • Style qui ne plaira pas à tout le monde

MGS5 : un nouveau modèle pour un constructeur en pleine forme

De tous les constructeurs chinois, MG est le plus connu en Europe. C’est logique puisqu’avant de passer sous le pavillon chinois du grand groupe SAIC il y a vingt ans, le label "Morris Garage" est né, il y a 101 ans à Oxford en Angleterre et a notamment séduit plein d’amoureux du roadster avec ses créations. Si dans la gamme actuelle l’étonnant MG Cyberster respecte cette tradition, la marque n’a toutefois plus rien à voir avec ce qu’elle était avant et nourrit de grandes ambitions sur le Vieux Continent.

Preuve en est chez nous en France, avec déjà pas loin de 100 000 clients séduits par ses voitures…en cinq ans seulement. Mais si comme la plupart des constructeurs chinois MG a d’abord connu le succès grâce à une politique de prix cassés encore valable de nos jours, sa belle croissance passe aussi par des modèles de plus en plus aboutis et adaptés à nos contrées. En témoignent après les hybrides MG3 (vidéo ici) et ZS (vidéo ), son convaincant SUV électrique S5 qui remplace l’ancien ZS électrique et fait mieux sur tous les points.

Avec 4,48 m de long, le MGS5 présente un gabarit proche du Renault Scénic, soit la bonne taille pour le marché européen.
Avec 4,48 m de long, le MGS5 présente un gabarit proche du Renault Scénic, soit la bonne taille pour le marché européen.© DR

Un format adapté et de la personnalité pour l’Europe

Si certains constructeurs chinois débarquent chez nous avec des voitures pas forcément prévues pour, notamment côté gabarit, MG a très vite pris le pli. D’une longueur identique à 1 cm près au Renault Scénic, soit 4,48 m de long, ce MGS5 en est un nouvel exemple. Par ses mensurations, ce SUV se place en effet au cœur du marché des véhicules familiaux du Vieux Continent où l’on retrouve pêlemêle les Peugeot 3008 et autres Skoda Elroq.

S’il ne plaira pas forcément à tout le monde, le design du sino-anglais a au moins le mérite de jouer la carte de l’originalité en sachant que le coup de crayon sert aussi ici l’efficacité aérodynamique avec ici un Cx de 0,27, soit plutôt une belle valeur pour un SUV. Pour parvenir à ce résultat, MG n’a pas révolutionné la technique mais s’appuie sur un plancher caréné et plat, des volets actifs placés dans la partie basse du bouclier ou encore des lames placées devant les roues avant.

Si l'aménagement de la planche de bord du MGS5 n'est pas très original, les matériaux font plutôt bonne impression.
Si l'aménagement de la planche de bord du MGS5 n'est pas très original, les matériaux font plutôt bonne impression.© DR

L'habitacle du MGS5 fait plutôt envie

Design impersonnel et fabrication pas soignée dès qu’on se penche sur les détails : les habitacles de certaines voitures chinoises entretiennent encore le stéréotype de la voiture vite et mal fabriquée... Mais ce qui était vrai aux débuts des créations automobiles de l’Empire du milieu l’est de moins en moins de nos jours comme le démontre la planche de bord du MGS5. Au passage, il est probable de retrouver cette disposition dans la MG4 qui devrait être restylée dans le courant de l’année.

Si l’emplacement des écrans (7 pouces pour le compteur, 12,8 pour la dalle centrale tactile) est assez convenu, le reste fait assez bonne impression à commencer par la qualité de la réalisation. Rigoureux, les assemblages servent un mariage de matériaux assez flatteurs entre simili-cuir et matières textiles. Les designers se sont aussi amusés avec, en filigrane sur les dossiers de sièges, des logos MG subtilement intégrés. Reste à savoir comment vieillira le tout et notamment le revêtement façon Alcantara habillant le dessus de l’originale console centrale en forme d’arche sous laquelle on trouve un grand espace de rangement. C’est en effet une zone qui va subir de nombreux frottements sur la toute durée de vie de la voiture…

Une ergonomie soignée, de la place à l’arrière mais un coffre sans plus

Au-delà de cette réserve, il faut aussi saluer le fait que MG ne soit pas tombé, côté ergonomie, dans le piège du tout tactile avec au centre de la planche de bord des boutons rotatifs pour commander simplement volume de la radio ou débit de la climatisation. On peut aussi personnaliser deux touches « étoiles » placées sur le volant pour retrouver ses fonctions préférées. Et pour couper les aides à la conduite les plus agaçantes, MG a eu la bonne idée de créer un autre raccourci. Il suffit d’enregistrer ses préférences dans un menu dédié puis lors du démarrage de la voiture, de simplement faire glisser son doigt sur l’écran tactile vers le bas pour faire apparaître une fenêtre d’accès rapide. Là, on trouve un logo activant son choix, une opération rapide et facile qui rappelle le fameux bouton « raccourci » à gauche du volant dans les Clio et autres Duster groupe Renault. Enfin, s’il est loin d’être le plus généreux dans la catégorie, l’empattement de 2,73 m permet de profiter aux places arrière d’ espace pour caser ses jambes.

Au passage, grâce à une batterie assez fine (11 cm d’épaisseur selon MG) la posture sur la banquette est plus agréable que dans d’autres électriques où l’on voyage souvent avec les genoux placés plus haut que le bassin. Le fait de pouvoir caser ses pieds sous les sièges avant, défaut que l’on trouve notamment dans les Renault 5, Mégane et Scénic), est aussi ici un plus. Mais comme souvent, la place du centre servira pour dépanner, la faute à une assise et surtout un dossier trop raide. Il n’en reste pas moins que la principale faiblesse à bord de MGS5 se trouve côté coffre. Rançon de son architecture de propulsion et de la présence d’un train arrière multribras, la malle, dotée d’un faux plancher réglable en hauteur, propose un volume décent (453 l annoncés) mais loin d’être exceptionnelle.

De tous les constructeurs chinois, MG est sans conteste celui qui s'approche le plus des attentes des conducteurs européens. En témoigne une bonne mise au point du châssis du MGS5 par une équipe basée en Angleterre.
De tous les constructeurs chinois, MG est sans conteste celui qui s'approche le plus des attentes des conducteurs européens. En témoigne une bonne mise au point du châssis du MGS5 par une équipe basée en Angleterre.© DR

Conduite : le gros point fort du MGS5

Parce qu’un Colombien n’a pas les mêmes goûts qu’un Italien qui ne mange pas non plus comme un Thaïlandais, une célèbre chaine de restauration rapide adapte à chaque pays recettes et sauces de ses burgers. Si vous ne le saviez pas, les constructeurs automobiles font souvent pareil afin d’adapter motorisations et réglages du châssis aux spécificités locales comme au Brésil, où suspensions renforcées garde au sol relevée et comptabilité du moteur avec l’éthanol sont indispensables. Parce que le marché européen et surtout son automobiliste est le plus exigeant au monde, MG revisite donc ses modèles dans son centre de recherche et développement situé en Angleterre puis assure des missions de « roulage » en Europe. Le résultat, c’est que le constructeur sino-anglais propose ainsi des produits de plus en plus convaincants à l’image de ce S5.

Reprenant la plateforme maison exploitée par les MG4 et roadster Cyberster et baptisée MSP (Modular Scalable Platform), ce SUV électrique séduit dès l’installation avec un duo volant/siège réglable sur de très grandes amplitudes afin que chacun s’y sente comme à la maison. Dès les premiers tours de roues, le charme opère avec en ville un diamètre de braquage plaisant auquel son architecture de propulsion n’est pas étrangère. Et une fois sur la route, on se félicite d'un bon ressenti avec un train avant communicatif et précis. Plutôt agile et masquant habilement son poids lequel est, pour une électrique plutôt raisonnable (1800 kg selon MG pour la proposition la plus lourde ici à l’essai), cet MGS5 met donc en confiance et n’a pas à rougir de la comparaison avec ses meilleurs concurrents européens. C’est aussi le cas côté confort. Certes, les plus pointilleux regretteront quelques percussions à basse vitesse en ville. Mais ensuite la suspension travaille efficacement sans les phénomènes de pompage excessif caricaturaux que l’on rencontre souvent avec les créations chinoises aux ressorts de suspensions trop souples pour nos routes. En conclusion, sur le chapitre conduite, ce MGS5 se place donc, en toute logique, parmi les chinoises les plus recommandables pour qui aime conduire d’autant que les garde-fous électroniques, en premier lieu l’antidérapage ESP, travaillent toujours à bon escient pour profiter, sans se faire peur, des roues arrière motrices.

Une électrique efficace…mais à l’autonomie limitée

Si MG surfe actuellement en Europe sur sa gamme hybride avec sa citadine MG3 et son SUV ZS, la propulsion 100% électrique qui lui a assuré un certains succès n’est bien sûr pas oubliée. Sans surprise et parce qu’il repose sur la même base technique, le MGS5 partage nombre de ses composants avec la compacte de la gamme MG4. Si la version de base reprend moteur (170 ch) et batterie, à chimie LFP de sa petite sœur (47,1 kWh de capacité utile) et a, avec une autonomie de 340 km (sous le cycle d’homologation WLTP) surtout vocation à servir de prix d’appel, la proposition haut de gamme ici à l’essai ne fait pas pour autant des étincelles. Par ce propos, n’allez pas en conclure que le moteur électrique délivrant 231 ch et surtout 350 Nm de couple soit apathique avec des performances largement suffisantes. D’ailleurs à ce sujet, MG comme Renault prouve ici que pour ce genre de véhicule, il ne sert à rien de proposer 400 ch et plus, avec le risque de voir le châssis passer en mode indigestion. Convaincante autant que suffisante, cette mécanique l’est aussi par son agrément avec un dosage de la pédale de frein réussi et la possibilité d’ajuster le freinage régénératif sur plusieurs niveaux (y compris un mode auto. et une conduite à une pédale) même si certains regretteront que cette fonctionnalité ne passe pas par de pratiques palettes au volant obligeant à utiliser les boutons raccourcis au volant. A moins de passer par l’écran (opération fastidieuse en roulant) il faudra aussi faire de même avec l’autre bouton raccourci si l’on veut passer facilement d’un programme de conduite à un autre parmi les cinq disponibles.

S’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, le MGS5 prête surtout le flanc à la critique pour son rayon d’action limitée y compris avec sa grosse batterie. A chimie NMC, elle présente certes une puissance de charge en courant continu convenable (139 kW contre 120 avec la batterie de base) et le chargeur embarqué supporte 11 kW. Mais cet accumulateur n’épate pas par sa capacité avec 62,1 kWh utiles. Par ricochet, l’autonomie sous le cycle d’homologation est donc inférieure à 500 km (480 km dans le meilleur des cas selon la finition choisie) et loin de la barre psychologique de 600 km revendiquée par certains concurrents dotés il est vrai de piles nettement plus généreuses dépassant les 80 kWh. Mais il y a plusieurs raisons qui expliquent ce choix de la part de MG. La première, c’est que ce MGS5 aura prochainement un grand frère (MGS6) auquel il faut bien laisser quelques arguments dont une batterie sans doute plus grosse. L’autre raison c’est que si MG témoigne de ses nombreux progrès avec ce nouveau modèle, ce n’est pas sans oublier la politique de tarifs serrés de la maison…

MG : toujours un casse coût

Comme ses compatriotes et autres constructeurs produisant en Chine, MG a dû faire une croix sur le bonus écologique en France avec en décembre 2023, la prise en compte du score environnemental. Mais cela n’a pas pour autant mis fin à la politique agressive des prix du label sino-anglais. Sans surprise, le MGS5 fait aussi très fort dans le domaine avec un tarif d’accès canon fixé à 32 490 € avec la petite batterie de 49 kWh (brut). Pour ceux qui seraient rebutés par son rayon d’action un peu limité (pour rappel 340 km annoncés), la proposition a grosse batterie (64 kWh brut) ne réclame pas une énorme rallonge puisque 3000 € seulement les séparent, soit 35 990 € pour la finition d’entrée de gamme Confort, déjà très bien équipée.

Quant à la version « all inclusive », autrement dit haut de gamme Luxury avec la pompe à chaleur (indisponible sur les autres versions) ou encore jantes de 18 pouces et sellerie similicuir de notre modèle d’essai, comptez 38 490 €. Soit encore un tarif alléchant quand on sait qu’un Renault Scénic de base (60 kWh, 170 ch) avec la petite batterie se négocie hors bonus à…39 990 €. Et pour le lancement de son nouveau modèle, MG propose une offre en LLD qui ne manque pas d’interpeller. En effet, sur 49 mois et 40 000 km, la version Confort 64 kWh est proposée à un loyer de 379 €/mois sans apport. Bref, de quoi se laisser tenter pour un engin qui ne manque pas par ailleurs de qualités.

Fiches techniques
Appellation commerciale MGS5 EV 64 kWh 231 ch Luxury (2025)
Moteur Synchrone à aimants permanents, Electrique, 0 S, 0 cm3
Puissance 231 ch
Couple 350 Nm
Transmission Propulsion
Type de boîte Automatique
La fiche technique

Drogué très tôt par l’information que je consomme depuis sans modération, je suis aussi tombé dans la marmite de « passion magique » pour les voitures et les motos. Une trentaine d’années plus tard, rien n’a changé à ceci près que j’ai eu la chance de marier ces univers pour en faire mon métier.

Publié le 14/05/2025 à 05:25
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